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Donnez du sens à l’amélioration continue

Les rétrospectives sont une pratique clé des démarches Agile : pas d’Agilité sans amélioration continue ! Aussi, toute équipe Agile se sent dans l’obligation de planifier cette cérémonie à chaque fin d’itération.

Mieux travailler, le but de l’amélioration continue

Malgré tout, le déploiement de cette pratique reste souvent difficile : Avec le temps, des équipes ne font plus systématiquement ces rétrospectives à chaque fin d’itération, cette cérémonie devient parfois une routine, un passage obligé dont les participants ne sentent pas trop l’intérêt, les actions identifiées sont souvent pauvres (i.e. améliorer nos estimations, mieux documenter) ou pas suivies dans le temps. Certains voient alors ces rétrospectives comme une perte de temps.

Fondamentalement, le but de l’amélioration continue, et donc des rétrospectives, est de « mieux travailler ». Aussi, avant de se poser la question « Comment mieux travailler ? », ne faudrait-il pas se questionner sur la finalité de notre travail, en se demandant : « C’est quoi bien faire son travail ? ». En effet, si les membres de l’équipe ne s’accordent pas sur ce que l’on veut atteindre collectivement, il y aura peu de chance pour que ces séances de rétrospectives aboutissent à des actions concrètes.

Et donc, c’est quoi « bien faire son travail » ?

Pour certains, « bien faire son travail », c’est atteindre les objectifs fixés par l’entreprise, par son manager. C’est faire en sorte que les KPI soient bons, que les OKR soient atteints. Cela peut aussi être que des délais, le budget soient tenus, que les processus de l’entreprise soient suivis. C’est une vision basée sur la tenue d’indicateurs et l’atteinte d’objectifs.

Pour d’autres, « bien faire son travail », c’est faire que les utilisateurs soient contents, que leurs retours soient positifs, qu’il n’y ait pas de bug en production ou de retours produits. C’est une vision orientée clients.

Pour d’autres enfin, « bien faire son travail » c’est travailler suivant ses propres critères, l’état de l’art, la manière dont on a été formé. C’est une vision basée sur ses propres valeurs.

Par exemple, pour une équipe de vendeur, « bien faire son travail », est-ce vendre le produit qui va résoudre le problème de l’acheteur au plus juste prix ? Est-ce vendre le produit qui va générer un maximum de bénéfice ? Est-ce donner les bons conseils, passer du temps et établir un climat de confiance ?

Pour une équipe de développeurs logiciel, est-ce livrer un produit ergonomique, rapide, sans bug, satisfaisant les besoins de l’utilisateur ? Est-ce optimiser la valeur produite par rapport à l’effort dépensé ? Est-ce produire un code satisfaisant à de bonnes règles de codage ?

De même, qui peut juger que je ou mon équipe fait « bien son travail » ? Est-ce le manager, l’employeur ? L’utilisateur ? L’acheteur ? Soi-même ?

Redonner son sens à l’amélioration continue

En amont des rétrospectives, il est donc important de se mettre d’accord sur ce que l’on définit comme « bien faire son travail », chacune de ces définitions étant valide. Les membres de l’équipe doivent discuter franchement de ces différentes définitions pour aboutir à une vision partagée. Alors seulement, les actions issues de ce rituel seront partagées par tous et les rétrospectives retrouveront du sens. Ceci peut être réalisé lors d’un atelier regroupant l’ensemble des membres de l’équipe.

Vous n’êtes pas convaincus ? Demandez aux personnes avec lesquelles vous travaillez ce qu’elles entendent par « bien faire son travail », puis comparer les réponses.

Thierry Ventadour, Consultant Agilité à l’échelle

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Publié le 15/05/2023