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Transformation : 5 facteurs clés de réussite ! (1/2)

À l’ère numérique, les entreprises sont continuellement confrontées aux défis posés par l’évolution rapide des technologies et des modes de travail. L’agilité, la data et l’intelligence artificielle en sont les exemples les plus actuels.
Face à cette cadence effrénée d’innovation, adopter une approche holistique de la transformation devient une nécessité pour intégrer continuellement ces nouveaux paradigmes, dans un environnement toujours plus compétitif et en perpétuel changement.

Qu’est-ce qui distingue les entreprises qui réussissent à tirer profit de leur transformation de celles qui échouent ? Basée sur nos réflexions et notre expérience en accompagnement vers le mode produit, cette série d’articles vous invite à découvrir les cinq facteurs clés des entreprises qui réussissent avec succès cette transition.

Adopter une approche holistique de la transformation

La mission des DSI est double : répondre aux exigences métiers en délivrant rapidement la valeur commerciale, tout en garantissant la qualité, la robustesse, la résilience et la sécurité du système d’information (SI). Pour atteindre ces objectifs, les DSI doivent se réinventer en transformant en profondeur leur manière de gérer les projets, de s’organiser, de collaborer avec les métiers et de tirer parti des technologies. Ces transformations doivent être menées simultanément pour obtenir des résultats concrets pour l’entreprise.

Aujourd’hui, les entreprises adoptent largement le « mode produit », une approche centrée sur la valeur et qui place l’utilisateur final au centre des attentions. Ainsi, délivrer un projet dans les délais impartis n’est plus la seule priorité des DSI ; l’accent est désormais mis sur la livraison continue de valeur, dans le respect de budgets toujours plus contraints.

Les entreprises qui ont réussi leur transformation vers le mode produit ont mené plusieurs transformations simultanément. Une transformation technologique avec le Cloud, qui facilite la livraison rapide et fréquente de valeur en permettant la création à la demande d’environnements et de serveurs virtuels nécessaires pour développer, tester, déployer et opérer les solutions de manière économique et efficace. En effet, plus de 60 % des entreprises interrogées déclarent que le Cloud a accéléré le développement et la mise sur le marché de leurs produits (source : Flexera State of the Cloud Report). Ces dernières années, AWS s’est imposé comme un acteur dominant sur ce secteur de l’infrastructure as a Service (IaaS) avec 42 % de part de marché en France, suivi par Microsoft Azure avec 23 % et Google Cloud Platform avec 10 %.

Une transformation culturelle et technique avec le DevSecOps, qui permet d’intégrer les travaux de développement, la sécurité ainsi que les opérations dans un même flux de travail continu, pour délivrer plus fréquemment tout en renforçant la qualité et la sécurité, et d’opérer efficacement les solutions en production. L’accent est mis sur la responsabilisation des équipes jusqu’à la production avec des pratiques telles que les habilitations « Go-Prod », la sécurité “by design” dès la conception du produit ou de la fonctionnalité, l’intégration et le déploiement continus pour accélérer les livraisons en utilisant notamment les outils GitLab, Azure DevOps ou Jenkins (pour les plus utilisées), les pratiques de tests et leur automatisation pour gagner en qualité et diminuer les coûts avec Selenium, Appium et Cypress, et enfin le monitoring et la capacité de récupération des applications pour assurer la stabilité des services fournis.

La stack ELK (Elastic, Logstash et Kibana) constitue un puissant outil d’indexation et de recherche des messages de logs, permettant de retrouver avec un minimum d’effort l’origine d’un problème. Combinée aux fonctionnalités de visualisation avancées d’un outil comme Grafana, cette solution intégrée facilite l’analyse des données et la surveillance en temps réel des systèmes.

Une transformation du modèle opérationnel pour améliorer la réactivité, la qualité et l’efficacité de l’entreprise. Les cadres de travail Lean et Agile comme Scrum, Kanban, SAFe, LeSS, Nexus ou Spotify favorisent la réorganisation des équipes autour de la valeur à délivrer (les produits, les chaînes de valeur…), et fournissent les pratiques et outils nécessaires pour créer rapidement des produits de qualité, mieux alignés avec les besoins du marché, tout en plaçant l’utilisateur au centre de la démarche.

Des outils comme UnFix permettent également de modéliser des cadres de collaboration basés sur des modèles éprouvés (Tesla, Haier…) tout en mettant en avant le rôle des managers.

C’est en somme la conduite simultanée de ces différentes transformations, qui permet l’émergence d’une valeur réelle et significative à l’ensemble de l’entreprise.

Augmenter le mode produit par l’architecture composable

Les DSI sont confrontées à de nombreux défis pour concrétiser le déploiement du « mode produit » et assurer ainsi leur mission de livrer continuellement la valeur attendue par l’entreprise et ses clients. Comme nous l’avons décrit, ce « mode produit » repose sur des équipes autonomes jusqu’à la production, responsabilisées sur leur produit et sa qualité, capables de délivrer de la valeur sur des cycles très courts. Toutefois, dans les grandes entreprises, les systèmes d’information (SI) ne permettent pas toujours cette souplesse et cette agilité. Les équipes doivent souvent composer avec des systèmes « legacy » anciens, complexes, monolithiques et difficilement adaptables.

Par conséquent, il devient nécessaire de reconfigurer l’architecture des SI pour la rendre plus modulaire et adaptée aux contraintes du « mode produit ». L’architecture dite « composable » répond concrètement à ce défi en mettant en avant les principes de modularité, réutilisabilité, découplage et orchestration. La modularité d’une application facilite le travail des équipes en réduisant les adhérences et les dépendances entre elles.

Si l’on prend l’exemple des suites d’outils collaboratifs (Dropbox, Google Workspace…), il est commun de retrouver dans chacun des outils de la suite la possibilité de visualiser des documents. Le principe de modularité amène à isoler ce module de visualisation de documents et à le réutiliser dans les différents produits de la suite. Une équipe peut ainsi travailler de manière indépendante au développement de ce module et capitaliser sur l’expertise technique propre à la visualisation de documents (ouverture de différents formats, gestion de fichiers volumineux, fonctionnalités d’annotation ou de signature…).

La réutilisabilité des modules offre des gains substantiels en termes de coût et de temps. Dans notre exemple, les fonctionnalités sont développées à un seul endroit et réutilisées sur tous les produits de la suite. On évite également le développement spécifique sur chaque produit et le risque de divergence des expériences client.

Le découplage des modules simplifie leur mise à jour et les rend moins vulnérables aux pannes des autres, augmentant ainsi la résilience globale du SI. Si une mise à jour du module de gestion documentaire doit être opérée, il n’est plus nécessaire de mettre à jour les produits qui l’utilisent.

Enfin, l’orchestration des modules facilite la construction de parcours clients transverses ou de processus métier complexes, améliorant ainsi l’expérience client. Si l’on prend un parcours digitalisé de souscription à un contrat d’assurance, nous pouvons imaginer un formulaire de souscription qui serait la première étape.

Une fois le formulaire renseigné, l’orchestrateur sollicite un module d’exécution de règles (IBM ODM par exemple) afin de vérifier la complétude du dossier d’adhésion et le niveau de risque. Le dossier peut ensuite partir dans une étape spécifique d’analyse du risque dans laquelle des documents de santé complémentaires sont demandés à la personne qui souhaite souscrire. Au contraire, si le dossier ne nécessite pas d’analyse du risque, le contrat peut être créé. Un module éditique est sollicité pour éditer le contrat à signer ainsi que la police d’assurance, et les envoyer en impression centrale pour envoi postal. Il est également possible d’orchestrer ces mêmes modules pour la gestion d’un sinistre, depuis la déclaration jusqu’à l’indemnisation.

En adoptant une architecture composable, les DSI peuvent répondre efficacement aux exigences de transversalité du « mode produit », en renforçant l’agilité, la modularité et la résilience nécessaires à la livraison continue de valeur à l’entreprise et à ses clients.

Ces premiers critères de succès établissent les fondations nécessaires pour délivrer régulièrement de la valeur sur des cycles courts. Dans la suite de cette série, nous explorerons d’autres leviers cruciaux, tels que la capacité à bien exécuter sa stratégie, le pilotage par la data, l’approche MVP pour maximiser la valeur de la transformation vers le mode produit.

Abdelkrim Ait Said

Publié le 27/08/2024